Félicitations à Laura VERQUERE, lauréate du Prix de thèse 2024 de la CPED, pour sa thèse en sciences de l’information et de la communication à Sorbonne Université, intitulée “Les fabriques du problème public du congé paternité au prisme du genre. Pour une pluralisation des modes d’être scientifiques.” 

Elle a été sélectionnée parmi une cinquantaine de candidatures, provenant de 21 établissements membres de la CPED, et de disciplines très diverses (sciences de l’éducation, sciences du langage, sociologie, sciences politiques, linguistique, psychologie, anthropologie, philosophie, littérature, études de genre, STAPS, sciences de la religion, esthétique, sciences et technologies des arts, sciences de l’information et de la communication, droit public, histoire contemporaine, informatique/IA, géographie, épidémiologie….). Le jury, composé de chargé·es de mission égalité-diversité, a souligné l’originalité du travail de Laura VERQUERE, son lien avec les valeurs portées par la CPED ainsi que son approche pluridisciplinaire. L’analyse du paradoxe entre les récits intimes des mères et les productions médiatiques des pères démontre avec efficacité comment le congé paternité peut participer à l’invisibilité du travail des femmes.

En plus de la récompense de 1500€, la lauréate sera invitée à présenter sa thèse lors des prochaines rencontres de la CPED en 2025 ! L’attribution de ce prix de thèse s’inscrit dans la volonté de la CPED de soutenir la recherche sur le genre, l’égalité et la diversité. 

Pour la première édition 2024 le jury du prix de thèse était composé de : 

  • Catherine Minet-Letalle, anciennement Vice-présidente déléguée à l’égalité, la lutte contre les discriminations et les VSS et professeure de droit privé à l’Université du Littoral Côte d’Opale ; 
  • Dorothée Guérin, Vice-présidente Egalité Femmes/Hommes et Lutte contre les VSS et professeure de droit privé à l’Université de Bretagne Occidentale – Brest ;  
  • Pascal Tisserant, Vice-président EDI et maître de conférences en psychologie sociale, à l’Université de Lorraine – Metz ; 
  • Françoise Le Fichant, Vice présidente Responsabilité sociale et maître de conférence en droit privé à l’Université de Nantes ; 
  • Véronique Van De Bor, Vice-Présidente Politique sociale, égalité, diversité et chercheuse en biologie du développement à l’Université Côte d’Azur ; 
  • Anne Schneider, Chargée de mission Égalité entre les femmes et les hommes et lutte contre les discriminations pour l’INSPE de Normandie-Caen et maître de conférence en littérature et langue française à l’Université de Caen ;
  • Stefania Marcassa, Chargée de mission égalité femmes hommes et maître de conférence en économie à CY Cergy Paris Université ; 
  • Sandrine Vaton, Référente Egalité Femmes Hommes et directrice de l’école doctorale  Sciences Pour l’Ingénieur et le Numérique à l’IMT Atlantique ;
  • Clotilde Coron, Vice-présidente EDI et professeure en Sciences de gestion à l’Université Paris-Saclay ;
  • Ingrid Colleau, référente égalité femmes hommes à l’Institut Mines-Télécom ;

Résumé de la thèse gagnante :

“Cette thèse en sciences de l’information et de la communication porte sur les fabriques du problème public du congé paternité qui a vu le jour en novembre 2017 et a abouti, en septembre 2020, à une modification de la loi. La durée du congé paternité est passée de quatorze jours à vingt-huit jours. Cette recherche repose sur une enquête de terrain menée auprès des entrepreneur.ses de cause de l’allongement du congé paternité – trois associations et collectifs féministes (PA.F, Parents & Féministes et ParentEgalité) et un groupe de dix pères – et une analyse sémio-discursive des représentations médiatiques de ces mobilisations dans les médias dits « de référence » et la presse féminine. L’enquête consiste à suivre les coulisses de la construction de la cause en interrogeant les passages des expériences intimes de la parentalité des acteur.ices engagé.es, à leur engagement et leurs formes d’apparition dans l’espace public. À travers une méthode « composite », prêtant attention aux expériences, aux pratiques, aux discours et aux représentations, nous révélons les dynamiques de genre plurielles qui traversent la constitution et les médiatisations de ce problème public. Nous montrons ainsi comment les fabriques du problème public du congé paternité – une cause associée à des enjeux d’égalité femmes-hommes – reconduisent paradoxalement des rapports de pouvoir de genre aux niveaux symboliques et matériels. Cette thèse s’inscrit au croisement des épistémologies féministes (care et savoirs situés), des approches pragmatiques des problèmes publics et de l’étude des médias en SIC”.